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Languidic Agadir à vélo

4 octobre 2014

Sur ma route

Chers amis,

Après notre retour d’Istanbul, j’ai pu finaliser et publier le livre de Jo in America.

En première partie, j’explique comment, l’idée m’est venue de faire du vélo et comment j’ai préparé minutieusement le périple américain. Dans la seconde partie, je raconte ma route, en faisant partager aux lecteurs mes émotions à travers la diversité des paysages et des exceptionnelles rencontres avec des américains d’une grande gentillesse et d’une formidable générosité. Je rapporte aussi des brins de l’histoire des Etats traversés à la période de la ruée vers l’or au cours de la seconde partie du 19ème siècle.

Le titre « Sur ma route » est un clin d’œil au livre célèbre « On the road » de l’écrivain américain Jack Kerouac d’origine bretonne. Décédé en 1969 à  l’âge de 47 ans, il avait lui aussi traversé les Etats-Unis de New York à San Francisco, mais en auto-stop, à la quête d’un idéal qu’il n’a jamais trouvé. Mon voyage est tout autre, j’invite mes lecteurs à le découvrir dans le livre.

Le livre broché, contient 272 pages intérieures et une couverture couleur pelliculée. Il est vendu au prix de 15 € TTC + frais d’envoi par Colissimo France ou paquet prioritaire vers l'intenationale. Les recettes de la vente sont intégralement versées à l’association du Syndrome de Wolfram.

Il est en vente en ligne sur le site de l’association Syndrome de Wolfram :

http://www.association-du-syndrome-de-wolfram.org/acheter-le-livre.html

 ou par bon de commande imprimable, accompagné d’un chèque à partir du lien :

http://www.association-du-syndrome-de-wolfram.org/bon_de_commande_livre_jo.pdf

ainsi que dans les FNAC

Bonne lecture et bon voyage sur les routes américaines.

Photo bretagne transamerica

 

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8 janvier 2012

Synthèse du Périple Languidic Agadir

 

La période du 22 août au 25 septembre 2011

C’est à mon avis la période idéale pour pratiquer ce voyage vélo. La plupart des campings sont encore ouverts. Les jours sont encore suffisamment longs. Quand à la météo, elle est parfaite pour traverser la France. Elle est tout à fait acceptable pour traverser l’Espagne même si il fait encore relativement chaud dans le centre et au sud de la péninsule ibérique. Le climat du Maroc dans sa partie occidentale est idéale en septembre. Je n’ai pas eu une seule fois au cours du périple à enfiler mon poncho.

Le choix de la route

J’ai utilisé les routes nationales et départementales que j’avais repérées au cours de ma préparation avec Bikemap. Ce dernier est un utilitaire en ligne sur Internet fort pratique. Outre le choix des routes et le calcul des distances, l’utilitaire calcule le profil de la route. Ceci est particulièrement important pour les étapes présentant un relief montagneux.


Les conditions d’hébergement.

J’avais choisi le camping pour être au plus près de la nature et des gens. Je ne regrette pas mon choix. J’ai été partout bien accueilli.  Les campings espagnols sont les plus modernes et les mieux équipés. Les campings marocains sont loin d’être au top. J’ai du utiliser trois hôtels au Maroc.


L’alimentation pendant le périple

Parcourir plus de 3000 km n’implique pas de régime alimentaire particulier. La règle d’or est de bien manger et de boire beaucoup et souvent. Je déjeunais le matin de bonne heure au camping. Je faisais deux poses le matin au bord de la route pour croquer des biscuits ou pour déguster les fameux "tostados con jamo y cafe" espagnols. A 13 heures (14 heures en Espagne) je déjeunais systématiquement au restaurant. Le soir je dînais la plupart du temps au camping. Je buvais l’eau du robinet sauf au Maroc ou j’ai préféré l’eau en bouteille. Manger devenait une obsession. J’avais toujours bon appétit. Malgré cela, j’ai perdu sept kilos à l’issue du voyage. Le vin m’a un peu manqué au Maroc. Peu de bars/restaurants marocains ont une licence pour délivrer de l’alcool dans leur établissement.

La durée du périple

J’ai pédalé 29 jours pendant 190 heures et 15 minutes, soit une moyenne journalière de 6 heures et 34 minutes. Cette durée parait longue, mais il n’en n’est rien. Jamais je n’ai trouvé le temps long ou monotone sur la route.

 

La distance parcourue

J’ai parcouru 3 308,64 km soit une distance moyenne journalière de 114,09 kilomètres. Bien que la vitesse soit un paramètre mineur à vélo, je l’indique tout de même à titre d’information. J’ai effectuée ce périple à la vitesse moyenne de 17,39 Km par heure. A cette vitesse on a largement le temps d’admirer le paysage. Mon record de vitesse instantanée est de 74,61 km/h au cours de l’étape Safi-Essaouira  dans une descente à l’approche de l’Atlas.


Etape la plus longue

Il s’agit de l’étape El Jadida - Safi au Maroc au cours de laquelle j’ai parcouru 156,44 kilomètres en 9 heures et 3 mn. Il faisait nuit noire quand je suis arrivé au camping le soir.


Etape la plus courte

Il s’agit de ma dernière étape Verger de la Frontera - Tarifa en Espagne avant de prendre le bateau pour Tanger. L’étape était courte mais particulièrement difficile à cause du vent soufflant de face.


Etape la plus difficile

Il s’agit de l’étape Séville - Vejer de la Frontera en Espagne. Comme le héros de Miguel de Cerventes, j’ai été l’ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche qui s’est battu contre les moulins à vent. J’ai vu des milliers d’éoliennes et rencontré un vent terrible qui rend fou.


Etape la plus gratifiante

C’est l’étape Saint-Jean Pied de Port - Pamplona. Cette étape était hautement symbolique pour moi. J’avais des doutes sur mon aptitude à franchir les Pyrénées avec un vélo chargé de bagages. A l’issue de cette étape, j’ai su que j’étais en mesure d’aller jusqu’à Agadir.


Si il n’y avait qu’un mot à retenir de ce voyage

C’est le mot “Gentillesse”. J’ai été agréablement surpris par l’accueil et la gentillesse des marocains. Le peuple marocain est un peuple chaleureux qui ouvre sa porte à l’inconnu sans crainte et toujours prêt à rendre service.

 

"Les voyageurs n'ont ordinairement pour observer,
que les lunettes qu'ils ont apportées de leur pays
et négligent entièrement le soin d'en faire retailler les verres
dans les pays où ils vont."

Jean Potocki (1784)

29 septembre 2011

Epilogue

La ville d'Agadir, détruite par un tremblement de terre en 1960 a été reconstruite au bord de la plage. Elle compte maintenant six cent mille habitants. Les Tours Operators se partagent la cinquantaine d'hôtels en bordure de mer où se concentrent les touristes, essentiellement européens.

J'ai croisé des français ronchonneurs :

Un couple de retraité de Lille : "La propreté se dégrade, c'était mieux il y a deux ans J'ai fait une allergie, j'ai du aller voir un médecin, cela m'a coûté 200 €"

Un couple de retraité de la Cote d'Or cherchant à s'installer à Agadir : " Vous vous rendez compte, il faut prendre le taxi pour se rendre à l'hypermarché à trois kilomètres !“.  J'ai failli leur proposer d'acheter mon vélo !

Il y a aussi les marocains avec qui je passe beaucoup de temps à discuter.
 
Brahim a 51 ans. Il travaille au port. En ce moment, il n'y a pas de boulot. Il me donne tous les renseignements pratiques souhaités. Il veut me mettre en relation avec des gens susceptibles de racheter mon vélo.

Habib a 25 ans. Il travaille à son compte pour les hôtels et les agences réceptives. Joyeux et toujours positif, nous prenons un café ensemble à la terrasse d’un bar du centre.

Aïcha a 20 ans, elle est caissière dans la supérette au pied de mon immeuble. Elle travaille six jours sur sept avec un jour de repos le jeudi. Elle commence sa journée à sept heures le matin et termine à 21 heures le soir après une pause dans la journée. Elle gagne 200 €/mois pour 48 heures par semaine. Elle n'a pas de sécurité sociale, pas d'assurance chômage, pas de cotisation retraite.

Ainsi se côtoient marocains et européens, les premiers toujours gais et optimistes, les seconds jamais satisfaits.

Mes amis m’avaient mis en garde avant le départ : “Ce n’est pas raisonnable de partir seul, c’est dangereux”. Ces conseils étaient fondés sur des “à priori” et une peur inconsciente de “l’étranger”. A aucun moment, je me suis senti en danger. Ce périple à vélo a été une expérience dans la connaissance des autres. J'ai appris à être curieux. Le peuple marocain est admirable.

En voyage organisé, on vit dans un espace aseptisé, inodore et bourré de clichés. On ne voyage pas, on déplace son propre environnement au soleil.

Je suis le premier surpris par ma forme physique et la facilité avec laquelle j'ai parcouru 3 300 Km en trente jours. A aucun moment j'ai ressenti des douleurs aux muscles ou aux articulations. Ma préparation a donc été suffisante. Ma seule difficulté aura été l'accoutumance de mon fessier à la selle neuve de Roll 2 sur les 700 premiers kilomètres.

Roll 2 a été exemplaire. Aucune panne, aucune vis à resserrer, je n'ai pas eu une seule fois à gonfler une pneu.

Le réseau routier espagnol est excellent. Le réseau marocain s'améliore, mais il reste dangereux, en particulier pour les cyclistes. La conduite des marocains est bien différente de celles des européens et les bas cotés des routes sont difficilement praticables par les vélos.

Ma vie de nomade se termine. J’ai aimé cette vie, en contact avec la nature et au plus près des gens rencontrés sur la route. Elle vous apprend la modestie. Le confort devient accessoire, le corps et la peau se durcissent. Nous devenons insensibles aux caprices de la météo.

Je rentre samedi matin 29 septembre avec mon vélo par le Vol Agadir-Nantes d'Air Maroc. Je vais reprendre la vie de sédentaire.

Je remercie mes proches qui m'ont soutenu, mon épouse Huguette qui a été patiente, ma fille Christelle qui jour après jour a mis à jour le blog pendant le périple, ma petite fille Typhaine qui s'est fortement impliquée. Elle a réalisé le bandeau du blog. Je remercie Franck, Patricia et Sylvain, mes collaborateurs.  Ils ont su gérer la société en mon absence.

Je remercie enfin les amis et anonymes qui m'ont envoyés des messages d'encouragement. J’ai pu mesuré ainsi que je n’étais pas seul. Outre mes rencontres sur la route, j’avais aussi en France des amis qui suivaient mon périple jour après jour sur Internet.


26 septembre 2011

Dimanche 25 septembre - 30ème étape : Imuzane - Agadir !

Je quitte le camping à huit heures, cette fois à vélo par la piste qui conduit au village. Je prends mon petit déjeuner à la terrasse de nom café de hier soir : pain grillé, beurre, confiture, miel, café au lait. Le tenancier m’indique la route pour rejoindre à nouveau la nationale Essaouira-Agadir. Il me prévient qu’au bout de deux km, je devrai poursuivre à pied pendant plus d’un kilomètre, car la pente est très raide. Un peu arrogant, je lui dis que je viens de faire plus de trois mille kilomètres, que j’ai traversé les Pyrénées et que je n’ai pas l’intention de mettre pied à terre aujourd’hui dans la première bosse. Il sourit et me dit qu’il n’a jamais vu un cycliste avec des bagages, parvenir à monter ce col jusqu’au bout sur le vélo !

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Je quitte le village à neuf heures. Je dois reprendre à nouveau les 350 mètres d'altitude perdus la veille en 18 kilomètres. Cette fois, je vais reprendre l’altitude en trois kilomètres, c'est à dire avec une pente supérieure à 10%. Mon arrogance de ce matin m’a dopé ; je n’ai pas mis pied à terre. Je suis dorénavant “apte” à monter l'Alpe d'Huez.

Je rejoins la nationale qui conduit à Agadir. Je traverse de jolis petits villages. Les maisons sont peintes en rose ou en mauve. Il y a peu de circulation. Nous sommes dimanche. La terre est pauvre et aride. On y élève des chèvres gardées la plupart du temps par les enfants.

IMGA0114Vers onze heures, je fais une pause "biscuit" au bord de la route face à la mer. Je suis rejoins par un grand-père fort sympathique. Je partage avec lui mes biscuits. Il a 82 ans et a participé comme soldat à la libération de la France, du débarquement en Méditerranée jusqu'à la capitulation en Allemagne.

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Très souvent avant de me faire doubler, les voitures klaxonnent très bruyamment. Ce n'est pas pour me signaler : “Pousse toi, laisse moi passer". C'est en fait pour me saluer et m'encourager. Le passager de droite ouvre la vitre et applaudit des deux mains en criant “bravo et bon courage”.

Je déjeune à trente kilomètres d'Agadir. La fin du parcours est une succession de plages bondées de marocains. Il fait beau, les gens se baignent.

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J'arrive à Agadir à seize heures avec un vent dans le dos me permettant une moyenne de trente kilomètres par heure sur les quinze derniers kilomètres. J'avais dit à mes proches et à mes amis que j'irais à Agadir à vélo. Maintenant je peux dire que je l'ai fait.

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Distance parcourue : 99,99 Km
Temps sur le vélo : 5h37
Moyenne horaire : 17,76 Km/h

 

26 septembre 2011

Samedi 24 septembre - 29ème étape : Essaouira - Imouzane


Je me lève à 6h45. Je quitte à 8h30 le camping après avoir discuté avec mes voisins arrivés la veille. C'est un couple vivant à Valencia en Espagne. Lui est Argentin, elle est Allemande. Ils sont très intéressés par mon périple. Ils ont également fait le chemin de Compostelle à vélo au départ de Saint Jean Pied de Port. D'autres couples français viennent me saluer, tous admiratifs de mon périple.

Aujourd'hui, je rencontre le Haut Atlas avec le Djebel Armardma puis le Djebel Amsittele. Le dernier culmine à 907 mètres. Je traverse une région plantée d’arganiers  appelées aussi “arbres à chèvres”. On produit dans cette région de l'huile d'argan pour l'alimentaire et la cosmétique. Les exploitants sont regroupés en coopératives. Bon nombre d'entre elles sont des coopératives féminines où travaillent uniquement les femmes des villages. Comme toujours, une ribambelle d'enfants à vélo ou à pied essayent de me suivre en s'agrippant au vélo.

 

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A treize heures, je déjeune dans un village agricole à Tanamar : côtelette d'agneau grillée salade. Je paye probablement le double du prix pratiqué pour les villageois, mais qu'importe. A la fin du repas, le patron, le cuisinier, le serveur sont assis à ma table. Nous parlons du vélo, du GPS, et de mon voyage ...

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IMGA0099Je quitte la nationale Essaouira/Agadir pour rejoindre un camping en bord de mer à Imsouame. Ce changement de route rallonge mon parcours d'une trentaine de kilomètres, mais je n'ai pas le choix car c'est le seul camping avant Agadir. Je ne regrette pas le choix de mon escale. Ce village de pêcheurs d’origine berbère, au pied de l’Atlas est vraiment pittoresque. Il comprend plusieurs écoles de surf. Ici la “planche” est reine. J’accède au camping par une piste à deux kilomètres du village.

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Après l’installation de ma tente, je décide de rejoindre le village à pied. Pour cela je repère un sentier qui me fait descendre jusque l’embouchure d’une rivière asséchée. Je la traverse sans difficulté en marchant sur des gros galets charriés par le courant pendant la période hivernale. Par ce chemin, le village est à 500 mètres du camp.

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Je me rends dans l’un des cafés du village qui fait aussi occasionnellement restaurant et “Point Internet”. Il m’est impossible de transmettre mes photos car ici, il n’y pas l’ADSL. Un match de foot est retransmis à la télévision. Une quarante de jeunes sont rivés devant l’écran. L’ambiance est animée. Les marocains sont des “fans” du Real Madrid et du FC Barcelone. J’avais déjà pu constater cette ferveur dans les bars à Casablanca.

Je dîne en terrasse. J’ai pour voisins de table, plusieurs jeunes couples avec de jeunes enfants. Ils sont polonais, canadiens, marocains et parlent tous excellemment le français. On échange sur mon périple. Ils sont  impressionnés et très admiratifs. Cette ambiance à la terrasse d’un café d’un petit village du sud marocain à l’écart de tout, en compagnie de gens de multiples nationalités me donnent une sensation étrange et agréable. Je savoure ces instants. Je sais que c’est ma dernière nuit en camping au Maroc. Demain, je serai à Agadir.

Il est déjà tard, et je ne me suis pas rendu compte qu’il fait maintenant totalement nuit. La rue n’est pas éclairée et le clair de lune me permet à peine de distinguer mon chemin. Tant bien que mal, je m’oriente vers la rivière que je vais devoir à nouveau franchir, mais cette fois dans l’obscurité. Avec seulement la lumière de mon portable, j’arrive au bord de la rive, mais je ne sais pas ou traverser pour atteindre le sentier qui me conduira à un petit portillon d’accès au camping.

Un jeune a compris ma difficulté et vient à mon aide, puis suivra un second. Tous les trois, nous franchissons la rivière d’une largeur de vingt mètres non sans risque de chute dans les galets. Après être parvenus sur l’autre rive nous recherchons le sentier qui conduit au portillon du camping. Mes compagnons ne me lâchent pas. Chacun de nous cherche le bon accès. Finalement, c’est moi qui retrouve le bon chemin. Je remercie chaleureusement mes deux compagnons qui, le coeur sur la main, n’ont pas hésiter à m’aider au risque de faire une chute dans l’obscurité.

Je passe ma dernière nuit de camping au Maroc dans ce petit village. Le camping est vide. Demain matin, je réveillerai le responsable du camp pour m’acquitter de mon séjour (60 dirhams = 6 Euros).

Distance parcourue : 98,31 Km
Temps sur le vélo : 5h46
Moyenne horaire : 17,46 Km/h

 

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26 septembre 2011

Vendredi 23 septembre : Journée de repos à Essaouira

Je fais la grasse matinée jusque neuf heures. Il a encore beaucoup soufflé cette nuit. Je prends le temps pour déjeuner, puis je me rends en taxi au centre d'Essaouira à trois kilomètres pour la modique somme de 10 dirhams (1 euro).

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On distingue au Maroc les petits taxis utilisés en ville et les grands taxis. Les petits taxis sont généralement des Fiat Uno et plus rarement des Peugeot 205. Les grands taxis sont exclusivement des Mercédes 250D ou 300D. Ces véhicules font une seconde carrière au Maroc. Ils sont très vieux, avec beaucoup de kilomètres au compteur. Les petits taxis ont entre cinq cent mille et un million de kilomètres. Les grands taxis ont plus d’un million de kilomètres. Les moteurs sont régulièrement changés pour atteindre de telles distances.

 

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Essaouira est une superbe citée, souvent comparée à notre ville de Saint Malo en raisons de ses fortifications. Je visite le port de pêche. J'assiste au déchargement des sardiniers. Les bateaux font vingt à trente mètres de long. Ils sont enchevêtrés les uns dans les autres au plus près du quai trop petit. Les caisses de sardines passent de main en main, de bateau en bateau avant d'être recouvertes de glace sur le quai puis chargées à bord de camions frigorifiques. Le port est handicapé par ses eaux peu profondes. Il ne permet pas d’accueillir de gros bateaux.

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Je déjeune au port avec un couple d’expatriés vivant à Casablanca. Nous parlons des marocains et de leur mode de vie. Le couple vit à Casablanca depuis 6 mois. Ils habitent un quartier européens ou les contacts avec les marocains sont rares. Ils affirment que je connais mieux les marocains en une semaine qu’eux même en six mois.

Je visite ensuite la médina. Le marché est très agréable et bien mieux organisé que les souks d'El Jadida ou d'Asilah.

Cette ville est hyper agréable. Il y fait bon vivre. Elle est fréquentée par beaucoup d'européens et particulièrement des français. On pratique beaucoup le winsurf grâce à un vent qui souffle en permanence dans la baie.

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Je parcours demain mon avant dernière étape. Je vais avoir à franchir les contreforts du Haut Atlas.

 

23 septembre 2011

Jeudi 22 septembre - 28ème étape : Safi - Essaouira

Je me lève à 6h45, et quitte le camp à 8h15. La température est de 24°C. Je salue chaleureusement mon gardien de nuit qui vient de terminer sa journée de travail.

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Je m'arrête dans un magasin de biscuits marocains tenu par une jeune femme. Elle me fait goûter chaque produit et me conseille dans mon choix. Je sors de Safi via son port de pêche. Je roule sur plusieurs kilomètres dans une rue bordée de comptoirs et d'usines de transformation de poissons dans lesquelles rentrent et sortent des camions frigorifiques. Puis je traverse un complexe industriel où l'on fabrique entre autre du ciment.

Je retrouve enfin la campagne et aussi le bord de mer. La région est pauvre, le sol est très aride et couvert de pierres. Les champs sont clôturés par des murs en pierres sèches. Je traverse des villages agricoles dans lesquels s'emmêlent tracteurs, ânes, chevaux et charrettes. Il n'y a pas l'eau courante dans les campagnes aussi ce sont les enfants qui ravitaillent les fermes en eau avec des ânes chargés de lourds bidons en plastique. Les enfants courent après moi à mon passage. Certains s'agrippent au porte-bagages. Je dois parfois me fâcher pour qu'ils lâchent prise.

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Je déjeune dans un restaurant de village. Il m’est servi la tajine du pauvre : légumes (essentiellement oignons) avec des morceaux infimes de viande provenant des parties les moins nobles.

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A l'approche d'Essaouira, le vent se renforce. Il vient du Nord. Il me glace le dos car je transpire. Je ne m'en plains pas, car c’est un vent arrière. J'assisterai au deuxième crash sur la route. J'approche de l'Atlas, car je dois maintenant grimper des pentes de 6 à 8% heureusement sur des portions courtes (deux à trois kilomètres). Roll 2 bât son record de vitesse dans une descente à 74,61 kilomètres par heures.

 

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J'arrive à Essaouira à seize heures avec beaucoup de vent. A l'entrée de la ville, des jeunes, sur des ronds-points, m'interpellent avec un trousseau de clés à la main. Ils proposent leur chambre pour la nuit moyennant la somme de 50 dirhams (5 €). Sans emploi, la location "au noir" de leur demeure constitue une source non négligeable de revenus.

Je m'installe dans l'unique camping de la ville. Il est tout à fait correct, et l'accueil est comme toujours très chaleureux. J’ai quelques difficultés à installer ma tente, tellement le vent souffle.

Distance parcourue : 130,89 Km
Temps sur le vélo : 6h39  
Moyenne horaire : 19,67 Km

 

23 septembre 2011

Mercredi 21 septembre - 27ème étape : El Jadida - Safi

Ce matin je me lève à six heures car mon étape de ce jour est longue. Je quitte El Jadida à 7h15. La température est de 21°C.

Aujourd'hui encore, la totalité de mon parcours longe le bord de mer. Je traverse d’abord un grand complexe pétrolier. Je traverse ensuite une région agricole jusqu'à Oualida ou j’ai prévu ma pause déjeuner. Ici les tracteurs remplacent les ânes. On y cultive surtout la tomate en plein champ. Bien que les parcelles soient grandes, les cultures ne dépassent pas un tiers d'hectare. Il y aussi de très beaux jardins potagers. Les marocains sont d'excellents jardiniers. Leurs jardins sont parfaitement entretenus à l'inverse des habitations et de leurs abords trop souvent délaissés.

Je déjeune à quatorze heures dans un restaurant à Oualida, petite station balnéaire après 88 kilomètres de route : tajine de viande hachée aux légumes, salade marocaine. J’ai pour voisines, trois jeunes femmes qui déjeunent également en terrasse. Ce sera l’une des rares fois où je verrai des femmes dans un bar ou un restaurant. J’ai pu constater que les femmes attendaient leur mari, ou leur fils, à l’extérieur de l’établissement.

Je traverse l'après-midi une région où le sol n'est que roc à perte de vue à l'image du désert des Agriates près du Cap Corse. Malgré ce désert de pierres, des villages animés sont parsemés ici et là.
 

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Il fait nuit quand j'arrive à Safi. Je n'ai pas trop de difficultés à trouver le camping. Je suis accueilli par le gardien, une personne âgée. Les sanitaires sont propres, et il y a même de l'eau chaude. Il a fallu déloger de la douche un beau crapaud qui avait fait de la cabine de douche son bivouac pour la nuit.

J’ai battu mon record de distance aujourd’hui avec 156 kilomètres parcourus. Je suis le seul client du camping. Selon le gardien il sera à nouveau complet à partir de décembre avec le passage des retraités français descendant vers le Sud marocain en camping car.

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Distance parcourue : 156,44 Km
Temps sur le vélo : 9h03
Moyenne horaire : 17,28 Km/h

 

23 septembre 2011

Mardi 20 septembre : Journée de repos à El Jadida

Je me lève à neuf heures. Je n'ai pas très bien dormi. J'ai été réveillé par un combat de chats vers une heure du matin. J'en ai compté quatorze dans le camping.

Le camping n’est pas “top”. J’ai pu cependant prendre hier soir une douche chaude en utilisant les sanitaires d’un bungalow dont le gardien a bien voulu me remettre les clés.

Après un bon déjeuner, je fais ma lessive puis je visite El Jadida. C'est une station balnéaire à deux visages : le bord de mer très moderne avec des hôtels de luxe et la vielle ville avec ses quartiers populaires et son souk.

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J'ai visité la cité portugaise, une cité fortifiée construite par les Portugais à partir de 1513. Comptoir commercial important sur l'Atlantique, la cité a été abandonnée par les Portugais en 1769 lors de la prise de la ville par un sultan alaouite. Sous le protectorat français, le général Lyautey comparait la ville d’ El Jadida à Deauville. La cité portugaise est classée au Patrimoine Mondial par l'UNESCO.

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Je visite la cité portugaise, une cité fortifiée construite par les Portugais à partir de 1513. Comptoir commercial important sur l'Atlantique, la cité a été abandonnée par les Portugais en 1769 lors de la prise de la ville par un sultan alaouite. Sous le protectorat français, le général Lyautey comparait la ville El Jadida à Deauville. La cité portugaise est classée au patrimoine mondial par l'UNESCO.
De même, j'ai visité le port de pêche, et discuté avec les marins pêcheurs. Ils étaient près à m'embarquer pour leur prochaine sortie en mer.

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J'ai rencontré un couple de parisiens arrivé à Casablanca, pour une visite de trois jours de la région à l'occasion des soixante ans de Madame. Monsieur est d'origine irlandaise. Nous passons un bon moment à la terrasse d’un café à discuter des problèmes économique de l'Irlande, de l'Espagne et de l'économie en général mais aussi de la culture arabe.

Le soir je déambule dans les rues du souk. La vie est intense. le marché grouille de monde. Toutes les boutiques sont ouvertes. Les marchands ambulants éclairent leurs étals à l’aide de lanternes. Il y a une ambiance fascinante que je ne sais pas décrire. Nous sommes loin des villages espagnols totalement déserts.

Je dîne à la terrasse d’un restaurant hors du quartier touristique : tajine aux poulets et aux légumes

J'ai maintenant réalisé 2812 kilomètre depuis le départ. Il me reste 450 kilomètres que je compte parcourir en quatre étapes. Je serai à Agadir dimanche dans l'après midi.  

19 septembre 2011

Lundi 19 septembre : 26ème étape : Casablanca - El Jadida

Hier soir après m'être installé à l'hôtel Excelsior, je suis allé flâner dans Casablanca. J'ai assisté à une manifestation de contestations. Le mouvement a démarré en janvier dernier au début de la révolte des pays arabes. J'ai discuté avec un jeune marocain à propos de cette manifestation. Selon lui, le peuple marocain soutient son roi parce qu'il fait parti du peuple. Par contre la classe ouvrière n'aime pas le gouvernement qui ne veut rien lâcher. La manifestation se déroule à trois cents mètres de l'hôtel. Il s'agit d'un grand rassemblement. On crie et on chante comme dans un stade de football.

Je me suis promené dans les souks de la Médina. C'est une ambiance particulière et bon enfant, surtout le soir. Les gens veulent me vendre leurs articles. Je leur explique que je voyage à vélo et ne peux rien transporter. Ils n'insistent pas trop, ils me souhaitent la bienvenue au Maroc.

L’hôtel Excelsior est un vieil hôtel, qui ressemble à nos hôtels il y a une quarantaine d’année en France. Dans le hall, on y trouve encore un  standard téléphonique des années cinquante. Je doute qu’il soit encore en service

Je me suis couché à vingt deux heures et me suis levé à sept heures ce matin. J'ai quitté Casablanca à 8h30 après un copieux déjeuner à l'hôtel qui, au final, était très correct.

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Ma route aujourd’hui est essentiellement côtière. Le vent de trois quart face, subi hier, s’est calmé. Je rencontre un barrage de militaires. Il m’est signifié que je ne peux pas continuer ma route. Je demande des explications. Les militaires m’informent que le périmètre est interdit à la circulation à cause d’un palais royal à proximité, en bordure de mer. Plutôt que de faire demi tour, je prends une piste sur deux kilomètres qui me conduit à une nationale parallèle à la route côtière.

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La nationale est en très mauvais état. Je déjeune à Azenmour dans un snack : brochette de viande hachée, riz. Bien que le snack soit ouvert sur la rue, il fait affreusement chaud. J'atteins Al Jadida à 15h30. J’arrive sans difficulté au camping International situé dans un quartier de la ville. Le confort est rustique, mais l’accueil est chaleureux.

Il est fort probable que je reste sur place demain pour une journée de repos.

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Distance parcourue : 105,46 Km
Temps sur le vélo : 5h39
Moyenne horaire : 18,68 Km/h

 

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